mardi 24 mars 2015

Une stratégie d'exception


"Let's look at the larger picture !" comme dit Franck Underwood, stratège en chef de la série "House of cards" : et si les partis politique - le nôtre en particulier - faisaient fausse route quant à leur capacité d'améliorer la vie de leurs concitoyens ?
En bref, devons-nous vraiment viser la magistrature suprême pour permettre à nos idées de transformer le pays, voire de "changer la vie" ?..

Les élections départementales actuelles nous donnent un beau terrain d'analyse : nous allons perdre entre 15 et 20 départements. Après avoir déjà perdu 155 villes de plus de 9000 habitants en 2014...
Jusqu'à quelle défaite notre "victoire" à la présidentielle nous conduira-t-elle ? Et cette victoire de François Hollande ne signe-t-elle pas le début de la débâcle pour le Parti Socialiste ?

On a coutume de croire, sous la Ve République, que la présidentielle est la mère de toutes les élections. Ce n'est redevenu vrai que depuis la funeste inversion du calendrier par Lionel Jospin : avant, ce sont les législatives qui donnaient à la fois la parole au peuple et le "La" de la politique nationale. Et si l'élection présidentielle était en réalité le "punctum cæcum" de notre système institutionnel, l'arbre médiatique qui cache la forêt politique ?

Parce que si, à chaque fois que le Parti porte un des siens à l'Élysée, il doit le payer dans les urnes - et ô combien dans ses finances ! - d'un prix pharaonique, où donc en est l'intérêt, pour les militants, pour les citoyens, pour le pays ?
Quand, de surcroît, le candidat élu tourne le dos au programme de son parti pour mettre en œuvre simplement les orientations et directives Bruxelloises, alors on a tout perdu : moins de politiques sociales dans les villes, dans les cantons et les départements...
Et si nous perdons aussi les 3/4 des Régions, peut-être serons-nous enfin conduits au même raisonnement que John Nash — qui lui valut d'ailleurs le "prix de la Banque de Suède en science économique" (et non le Nobel).
En voici un court résumé (sexiste, certes, mais éclairant).





Ma conclusion, évidemment sujette à polémiques, est que viser l'Élysée c'est en même temps affaiblir le pays et le Parti. Ça consiste simplement à satisfaire un certain narcissisme et quelques intérêts particuliers. L'intérêt général, notamment social, est bien mieux pris en compte par les politiques locales (municipales, intercommunales, départementales), et le développement économique par les stratégies Régionales.
L'Élysée ne fait que mettre en place les politiques libérales et calamiteuses de l'Union Européenne : c'est, non pas un exécutif, mais un exécutant, une coquille dorée, prestigieuse, mais vide ! Si 2017 devait voir une nouvelle "victoire" de François Hollande, ce serait une nouvelle victoire à la Pyrrhus pour les socialistes : impuissance économique, Front National croissant, Droite à tous les étages...

Ce n'est pas tout à fait l'idée que, militant socialiste, je me fais de l'intérêt supérieur de la Nation, ni de l'intérêt général de mes concitoyens.