mercredi 26 juillet 2017

La dette ?.. Quelle dette ?

C'est une logique que tout le monde peut comprendre : la France est endettée et pour rembourser sa dette, il lui faut soit augmenter les impôts, soit réduire les dépenses publiques.

Le raisonnement parait imparable, d'autant plus quand il prend la forme d'un syllogisme :
• La France est endettée
• or elle doit rembourser sa dette
• donc elle doit réduire son train de vie
Imparable, on vous dit.

Mais là, une autre logique, moins formelle peut-être, entre en jeu : la logique empirique, quasi-scientifique puisqu'issue de l'expérience. Et que dit-elle, cette logique empirique ? 
"ON NE POURRA PAS REMBOURSER CETTE DETTE." 
Et de nombreux économistes, pour ne pas dire tous, sont d'accord sur ce constat : cette dette n'est pas remboursable en principal, seulement en intérêts. C'est à dire ? Que parvenue à 100% des richesses produites par la France en un an (le PIB), la dette, comme Achille avec la tortue, est devenue irrattrapable, puisqu'il faut continuer à l'accroître pour en rembourser seulement les intérêts : le paradoxe de Zénon contre le syllogisme de Socrate !


Maintenant, raisonnons par l'absurde : imaginons que nous devions rembourser intégralement cette dette auprès de nos créanciers le plus vite possible. 
Comment l'État pourrait-il rembourser rapidement deux mille deux cent vingt cinq milliards d'euros, sachant que son budget est d'environ trois cent quatre-vingt milliards ?.. Une division toute bête : 2225 / 380 : il faudrait que le budget de l'État soit versé aux créanciers en intégralité pendant presque six ans. En considérant bien sûr que pendant ces six années le PIB reste à peu près inchangé, donc les recettes de l'État également.

C'est là que le bât blesse.

Si le budget de l'État ne rembourse que la dette, il ne fait rien d'autre pendant six ans ! Pas d'investissements, pas d'infrastructures, pas de salaire aux fonctionnaires (5,4 millions d'employés...), pas de dotations aux collectivités, pas de subventions aux entreprises, pas un sou d'indemnité aux élus...

Impossible de créer la moindre richesse avec une telle saignée. Donc les recettes choient, dès les premiers mois de la première année, et on retrouve le serpent de mer plus venimeux encore qu'auparavant : dette irremboursable... puisque le pays est exsangue, à genoux, ruiné !
Aujourd'hui les politiques disent "oui, la situation est tendue, c'est pourquoi nous devons jouer finement sur les curseurs." En jouant "finement sur les curseurs", c'est à dire en remboursant 45 milliards d'intérêts par an, il faudrait 50 ans pour rembourser... si on ne continuait pas à emprunter chaque semaine.  
Or, chaque jour, la France continue d'accroître la dette à raison de 2665 euros PAR SECONDE !
Et la majeure partie de la dette actuelle est constituée des intérêts que l’État a versé annuellement au titre de sa dette depuis 1979 ! Donc la spirale, par quel que bout qu'on la prenne, est quasi infinie.




"Mais", me direz-vous, "si on ne peut pas rembourser, pourquoi faire semblant ?" C'est très simple.
Parce que ça permet aux banques de s'enrichir (elles prêtent à taux bas, mais à taux quand même), ça permet aux livres de comptes d'être équilibrés, et surtout... ça permet aux gouvernements de pressurer les citoyens ! De les culpabiliser ; de leur faire cracher le peu qu'ils gagnent ; de continuer à faire travailler 99% des gens pour enrichir les 1% les plus riches...
De prolonger le "système de domination".

La dette est donc un leurre. 
De nature politique et non économique. Nécessaire pour que les privilégiés conservent leur mode vie somptuaire. Mis en place par les propriétaires de la monnaie (les banques, les investisseurs, les quelques 8000 personnes qui possèdent 80% des richesses du monde) avec la complicité de leurs obligés, les politiciens et les media.

Tant que les gouvernants diront "il faut réduire les services publics parce que notre dette s'accroît", ils vous diront en face qu'ils se moquent de vos problèmes, de votre santé, de l'éducation de vos enfants. Que ce qui compte, c'est d'enrichir les riches.
Mais eux, ils n'ont pas vos problèmes : ils n'utilisent pas les services publics !

Un peuple d'Europe a récemment répudié sa dette, presque intégralement. 
Il en a également profité pour virer sa classe politique, rédiger une nouvelle Constitution et mettre quelques banquiers en prison. 
C'est le pays d'Europe qui est le plus vite sorti de la crise de 2008 : son taux de croissance, au dernier trimestre 2016, était de 11,3%. ONZE VIRGULE TROIS !..
En outre, c'est un pays souverain qui a dit "non" à l'€uro et à l'U.E.

À mon humble avis, c'est peut-être un exemple que nous devrions suivre...