jeudi 26 juillet 2018

Vous n'êtes pas obligés de me croire...


Vous n'êtes évidemment pas obligés de me croire, je suis un très mauvais pronostiqueur, en foot comme en politique. 
Mais ce coup là, je l'avais vu arriver.
Les circonstances particulières de ma vie personnelle n'y étaient sans doute pas étrangères : j'était amoureux d'une autre, ma femme avait une liaison, et nous nous préparions, alors que j'approchais de la soixantaine, à mon premier divorce ; deux enfants, trente ans de vie commune. J'envisageais également de quitter le Parti socialiste, qui n'était déjà plus un parti si jamais il avait été socialiste...
Bref, une configuration nouvelle, une projection dans un avenir inattendu, une tournure d'esprit soudain rafraichie.
Et un contexte politique étrange : un président duquel j'avais en 2014 annoncé la chute vers les oubliettes (Hollande, le pays bas).

Mais celui dont il est ici question, c'est bien évidemment de son successeur, Emmanuel Macron.


Quand je l'avais vu pointer son museau, pressenti par Hollande pour succéder à Montebourg, j'avais flairé l'embrouille : un secrétaire général de l'Élysée, jeune, falot, sans fief électoral, bombardé à Bercy, ça sentait trop fort la mise en orbite. Quelques semaines plus tard, un happening médiatique montrait Hollande couvant son petit protégé, et ne tarissant pas d'éloges...

C'est là que ça a fait "Tilt" ! Je me suis dit "tiens, il prépare son plan B !" Une jolie marionnette, sans talent politique, capable d'obéir, qui lui devra son ascension : Hollande se prépare à ne pas se représenter, en cas de sondages désastreux ; et à mettre un ventriloque à sa place.

Et puis immédiatement, j'ai pensé : "C'est trop gros, ça va se voir, les media vont désamorcer le pétard illico !"
Pas un mot, pas un bruit. Toute la classe médiatique a fait silence. Ils ont regardé ailleurs. 

Ils savaient...

Et à ce moment, probablement à cause de ma situation nouvelle, j'ai pensé différemment. 

Et je me suis souvenu de cette phrase de Frank Zappa, un compositeur américain : "La politique, c'est le département divertissement du complexe militaro-industriel".
Hollande ne décidait de rien. Le petit banquier lui avait été imposé par la grande banque. Si les indices du président ne s'arrangeaient pas, on lui dirait de laisser la place, les enjeux étaient trop importants et il n'était pas de taille : il n'était ni capitaine d'industrie, ni gestionnaire de fonds, ni milliardaire ! 
Si pour la population Hollande apparaissait comme une étoile brillante du firmament politique, pour les décideurs du casino mondial il n'était qu'un vague croupier, pas même un directeur des jeux ! 


Je n'ai pas pensé "complot" ou "conspiration", je me suis dit : "ces gens protègent leurs intérêts, ils mettent des gens de confiance aux postes de décision de la banque, de la politique et des media". 
Tout plutôt que la gauche et la fin de leur domination.

À partir de là, le théâtre s'est mis En Marche. On a monté les curseurs media de Le Pen et Macron, bousculé ceux de Hamon et Mélenchon, torpillé Fillon... Et les banquiers ont mis un des leurs dans le fauteuil de l'Élysée !

Seulement, leur inculture politique n'avait pas anticipé l'attitude de sale gosse parvenu du nouveau président, qui entendait bien montrer à tous qui il était : un sale gosse parvenu.


La crise politique actuelle trouve ses racines dans l'ascension trop rapide d'une mauvaise graine, dans les calculs un brin foireux des maîtres de l'économie mondiale : la politique, ce n'est pas QUE du show-business. Il y a des peuples derrière, des citoyens, des forces sociales en interactions, une Histoire.

Et ça, ça n'apparait pas sur leurs bilans comptables.