dimanche 30 avril 2017

Vers la mondialisation malheureuse !


La thèse de cet article est que nous n'avons pas besoin de gouvernement. Et que les temps difficiles que nous vivons sont une tentative violente et désespérée de la caste dirigeante pour nous persuader du contraire, afin de maintenir sa domination parasitaire.

Il y a deux façons d'Uberiser la société : publique ou privée.
Publique : l'État, une ville, une région crée des sites de mise en relation des besoins et des demandes. Les citoyens s'y croisent et y contractent. L'échange se fait de gré à gré. Si plusieurs pôles d'offres de services s'agrégeaient pour former des monopoles et déséquilibrer la relation contractuelle, les demandeurs réagiraient par l'organisation de boycotts, et de nouveaux opérateurs apparaitraient pour casser le monopole (c'est exactement ce qui s'est produit, sur le marché privé de la téléphonie mobile, avec l'irruption de "free"). Tout cela serait régulé publiquement et financé par l'impôt.

L'ubérisation privée est une poursuite de la relation de subordination instaurée par le "contrat de travail" mais sans la protection du contrat de travail, puisque sans contrat de travail ! C'est une conséquence de la volonté des opérateurs financiers de se débarrasser de la "masse salariale" (donc des salariés), pour augmenter à volonté leur marge bénéficiaire en confisquant une plus grande part de la richesse produite par le travailleur.
Le but ultime de l'opération : que chaque travailleur devienne une micro-entreprise indépendante, utilisable en tant que de besoin, et qu'il se charge lui-même de sa protection sociale selon ses moyens !
Ceux qui y voient une forme de la modernité ont oublié - ou jamais appris - ce qu'était le marché du travail entre le XVIe et le XIXe siècle : le travail à la tâche, ou à la pièce... ainsi que le cortège de misère, d'insécurité, de maladies, de violence, bref, de malheur que le droit du travail a réussi, à force de grèves, de révoltes puis de négociations, à soulager.

Mais nous sommes entrés dans un période de régression du droit, essentiellement due - pour ne pas dire uniquement - à la cupidité d'une classe possédante qui s'autorise à accaparer la quasi-totalité des richesses socialement produites. Une dizaine de ses membres possédant en personne autant de les 3,5 milliards d'humains les plus pauvres... Du jamais vu dans la galaxie !

Cette opération n'a été rendue possible que par la collusion des possédants et des politiques, dont l'objectif en terme d'existence est identique : le parasitisme (def. relation biologique entre deux êtres vivants où un des protagonistes — le parasite — tire profit d'un organisme hôte pour se nourrir, s'abriter et/ou se reproduire. Les organismes qui ne sont pas parasites sont qualifiés de « libres »).

Cette caste endogamique, qui est la seule à la surface du globe à produire le Droit, ne le produit qu'à son profit exclusif, au détriment de tous ceux qui, réellement, produisent, fabriquent, travaillent ; cela explique les circuits exotiques qu'emprunte la monnaie, les zones de convergence des grandes fortunes, les systèmes de rétribution différenciés, l'accumulation ciblée de la richesse.

La bonne nouvelle est que ce système de domination est en train de se fissurer, simplement parce qu'il pèse désormais sur la survie de l'humanité, qu'il devient de plus en plus difficile à justifier et que grâce à la circulation fluide et socialement homogène de l'information (contrairement à l'argent !), d'autres modèles de développement, porteurs de davantage de progrès et de justice, se font jour.

La mauvaise nouvelle, c'est que ce système inique tente par tous les moyens de perdurer, et qu'il ne rendra pas les armes avant de les avoir employées toutes : la désinformation pour empêcher l'opinion publique de se former ; le chantage pour effrayer et rançonner les plus faibles ; l'intégration fusionnelle de la classe politico-financière (ce qui se passe en ce moment dans l'élection présidentielle française) ; et finalement, la guerre, qui refera bientôt - hélas - son apparition en Europe.

La mondialisation économique, la "globalisation", ne durera plus très longtemps : ce fut une erreur funeste d'avoir voulu la construire contre les peuples, en espérant les uniformiser, sans égards pour leurs génies respectifs, leurs histoires, leurs géographies. Elle s'effondrera par pans, souvent dans la douleur, au fur et à mesure que de nouveaux modes d'organisation sociale fleuriront çà et là.
Sa plus éclatante défaite sera l'abandon final de l'économie monétaire, cause première du malheur des humains.
Ils n'oublieront jamais que ce mode de gestion de la planète Terre s'appelait : la "destruction créatrice".