dimanche 1 juin 2014

Hollande, le pays bas


Il reste entre six et huit mois à François Hollande pour nous sortir — et se sortir, par la même occasion — du pétrin où nous sommes ensemble fourrés.
Au-delà de trois ans d'exercice, on le sait, le quinquennat n'a plus beaucoup de ressort et l'ensemble de l'appareil politico-administratif est tout entier tourné vers la présidentielle. Sans parler du cirque médiatique qui ne pense qu'au spectacle.
Quelle connerie, le quinquennat !

Comment allons-nous, collectivement, reprendre goût à la vie ? 
Parce que c'est ça que nous avons perdu : le goût de vivre ensemble. Les Verts ne veulent parler qu'aux écologistes, le FN qu'aux Français "de souche", les socialistes qu'à Jaurès, Mélenchon qu'à l'Histoire, Hollande qu'aux agences de notation et l'UMP qu'au MEDEF.
Mais qui parlera aux citoyens ? Aux abstentionnistes ? Aux peuples de France ?
Qui va rendre confiance et enthousiasme aux jeunes diplômés qui se tirent avec leur bagage ?
Qui redonnera fierté et courage aux jeunes sans diplôme mais pas sans talents ?
Le F.N ?
"La jeunesse", priorité du candidat Hollande en 2012...
Sept mois après l'élection, Emmanuel Todd écrivait : "Dans cinq ans, Hollande sera un géant ou un nain". Disons qu'aujourd'hui, son costard n'est pas sur le point de craquer.
Mais “ ensemble tout est possible ” disait Sarkozy, qui s'y connait en politique. On peut espérer que la dette se réduira un jour, et que le chômage finira enfin par refluer. Mais dans les huit mois qui viennent ?..
Que reste-t-il alors comme options ? La Ve république n'en offre que de mauvaises : démission, dissolution, cohabitation, flagellation, auto-persuasion ou continuation. La dépression comme remède à la déprime.
Restent la Révolution... et le changement de Constitution.
J'avoue mon peu de goût pour le sang, la violence, les règlements de comptes et les épurations.
Mais changer la Constitution !..
Changer de paysage, d'horizon politique ! Rapprocher la décision de celles et ceux à qui elle s'applique, voter pour des représentants qui nous ressemblent, risquer un trait de proportionnelle, élire un Président (ou un Roi, un Empereur, un Chamane...) qui n'ait qu'une fonction symbolique et laisse le pouvoir réel se partager entre les collectivités et l'État, entre les citoyens et le Parlement, entre l'État et l'Europe...
Une Constitution moderne, un régime parlementaire, avec un Gouvernement issu de la représentation nationale, et un chef de gouvernement ayant obtenu, par une campagne électorale, la confiance des citoyens...

Voilà, François : si le bien-être de tes concitoyens te préoccupe davantage que les froncements de sourcils des marchés financiers, il va te falloir mettre un terme à la monarchie !
Et puis, on dit que tu manques de courage, tu imagines ? Un référendum !
La VIe République !

Tu gagnes, tu es un cador pour l'éternité : des fusées porteront ton nom.
Tu perds, tu as osé le pari le plus difficile depuis de Gaulle : ton nom sera à jamais synonyme d'audace, de témérité, de brav... oure ! Quelle sortie, quel panache !

C'est le choix qui te reste si les indicateurs ne s'inversent pas d'ici la fin de cette année.
Sinon, l'Histoire t'a déjà réservé, comme à ton prédécesseur,  une place de choix sur son grand écran, en bas, à droite :
la poubelle.


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