vendredi 14 juin 2019

Savoir lire le présent


La mondialisation économique que nous vivons aujourd'hui est la déclinaison tactique, pas à pas, par les décideurs politiques, d'une stratégie de confiscation de toutes les richesses collectives par ceux qui en possèdent déjà plus de la moitié ; stratégie élaborée par l'école Autrichienne (Hayek, Von Mises, Rothbard) et mise en œuvre aux USA sous la présidence de Nixon (fin de la convertibilité dollar-or) et poursuivie depuis par les Républicains comme par les Démocrates (Clinton : fin de la séparation banque d'affaire-banques de dépôts). Reagan et Thatcher furent les instigateurs de la mondialisation de ce projet. Macron n'est, en France, qu'un accélérateur de cette stratégie, qui s'écrasera contre deux murs.
Il s'agit d'une stratégie politique mondiale visant à défaire la puissance des États et des lois nationales pour lui substituer, au niveau planétaire, la seule loi du "marché" et la seule puissance des entreprises multinationales, par le commerce.
On peut voir très clairement cette stratégie mise en œuvre par la Commission européenne, dans sa volonté d'aboutir tôt ou tard à un (faux) état fédéral, dont les nations deviendraient de simples provinces : ce qui était un marché commun doit devenir un marché unique ; pour cela, les législations nationales doivent, non pas s'harmoniser, mais disparaître au profit de lois supranationales, hors démocratie.
L'exemple du CETA et du TAFTA sont la preuve, parmi d'autres, que c'est le seul "marché" qui décide désormais des politiques publiques, nationales et internationales.
Et le citoyen, là-dedans ? L'école Autrichienne a toujours considéré la démocratie non comme un but mais comme un moyen : nous constatons aujourd'hui que le marché a suffisamment établi sa domination pour se passer de la démocratie. Les politiciens ne sont plus que les gardiens et les garants d'une population maintenue en capacité de travailler, pour nourrir, voire distraire, la caste dirigeante. Comme le disait un grand compositeur américain : "la politique, c'est le département divertissement du complexe militaro-industriel".
Nous sommes donc parvenus à un régime très similaire à celui dont rêvait la jeune bourgeoisie d'entreprise au XIXe siècle : un réservoir pléthorique de main d'œuvre, pauvre, peu instruit et corvéable à merci, maintenu en capacité de produire par une classe très minoritaire mais très opulente, ayant confisqué à son profit toutes les richesses matérielles, culturelles et symboliques disponibles.
Voilà la photo instantanée de nos sociétés libérales avancées.
Mais "tout ce qui existe mérite de finir" disait Hegel, et le capitalisme triomphant ne fera pas exception : un obstacle l'attend constitué de deux couches de matériaux durs qu'il n'est pas en capacité de briser, de corrompre, de maîtriser ni d'influencer.

• Le mur de l'argent, qu'aucune armée ne saura défendre quand la confiance en la monnaie - et donc dans les dirigeants - aura disparu, suite à la prochaine crise bancaire, insurmontable dans le cadre politique actuel.

• Le mur de la biodiversité - la Terre est UN écosystème - qui touchera rapidement l'existence même de l'espèce humaine, sommée de faire appel à toute sa raison pour survivre, après avoir longtemps cru que des "dieux" (?) lui avaient donné l'usage exclusif d'une planète où elle n'est qu'un maillon de la fragile chaîne biologique : juste le dernier singe apparu au cours de l'évolution !

Nous aurons donc bientôt à décider, ensemble : croire à des bonimenteurs et accepter leur dictature, comme nous l'avons toujours fait jusqu'ici ; ou croire en notre capacité d'auto-organisation collective et tenter une nouvelle organisation sociale par la démocratie directe.

Dans les deux cas, mon conseil : achetez-vous vite un beau lopin de terre où vous pourrez cultiver votre jardin.

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