mercredi 13 août 2014

" François Hollande n'existe pas ! "

Rien n'interdit aux commentateurs politiques - ni d'ailleurs aux militants d'un quelconque parti – de quitter l'analyse brûlante de l'actualité pour se projeter dans cet exotique avenir que nous espérons radieux, ou tout au moins pacifique.
Que penseront de nous nos descendants dans un ou deux siècles ? Que diront-ils du monde que nous leur aurons légué ? De quelles énormités, qui nous semblent aujourd'hui si indubitables et documentées, si « scientifiques », se moqueront-ils ? Quelles seront les pédantes casuistiques et scolastiques dont ils se gausseront, eux, les « modernes » quand nous serons relégués dans leur lointain moyen-âge ?



À n'en pas douter, la première des attitudes qui les plongera dans d'inextinguibles fous-rires sera notre révérence, notre idolâtrie devant les discours ineptes dont les économistes nous auront abreuvés ! Si Molière a su – ce dont je ne doute pas – rester immortel, nos distingués savants de la science économique seront divisés en deux catégories : les « Tartuffes » et les « Diafoirus ».

Les premiers, les diplômés des Hautes Écoles, professeurs émérites, premiers prix de la Banque de Suède (le « prix Nobel » d'économie est une fable) auront au moins eu la perverse élégance de ne pas croire à toutes les fariboles qui sortaient de leurs intenables équations : l'emploi prudent du conditionnel leur vaudra circonstance atténuante. Parmi leurs grotesques semblables, ces Tartuffes auront droit à l'enviable maquillage du clown supposé le plus malin : le Clown Blanc.

Mais les seconds ? Les journalistes spécialisés (!), les conseillers techniques (!!), les élus aux finances, tous ceux qui auront gobé, les yeux brillants, la langue pendante, l'indigeste brouet dont on les gavait au titre de la « science », et qui le recrachaient si télégéniquement, agrémenté de leurs si brillantes déductions personnelles, eux seuls dépositaires du savoir académique face à une plèbe ignare. Ceux-là  mériteront cent fois, pour les siècles des siècles, les guenilles ridicules de l'Auguste !

« Tout de même », penseront les historiens de ces temps prochains, « avoir confié la destinée des nations et des peuples à des clowns, la direction des banques à des jongleurs, quelle mouche les a piqués ?  Ils étaient si brillants en sciences physiques, en mathématiques !?.. »

Ils auront oublié, nos vertueux descendants, les illusions essentielles dont notre temps s'hypnotise : l'accaparement des richesses, la confiscation de l'argent, le gaspillage des matières premières, l'accumulation des privilèges jusqu'à la nausée, jusqu'à la thrombose ; et le discours qui justifiait les inégalités éhontées, le pillage, l'exploitation forcenée des hommes et des ressources naturelles :
le Discours de l'Économie !..

Et quand ils regarderont – avec le même mépris dont nous enveloppons les "savants" du moyen-âge – les dirigeants d'aujourd'hui, toujours si satisfaits, toujours si conscients de leurs erreurs et des nécessités d'en commettre de nouvelles, ils s'ébaubiront de notre patience, de notre soumission et de notre naïveté. Ils chercheront le nom des illusionnistes qui nous commandaient alors, de ces fascinateurs qui nous persuadaient de les croire encore, et encore et toujours. Ils trouveront quelques noms : De Gaulle, Mitterrand, et se disputeront la réalité historique de tant d'autres célèbres disparus, personnalités probables pour certains, mythes et légendes avérés pour la plupart.
Quant à savoir quelle trace aura laissée à la postérité un certain François Hollande, tous finiront aisément par tomber d'accord : « François Hollande n'a jamais existé ».

1 commentaire:

  1. Une digression dans la droite ligne nietzschéenne de la philosophie à coups de marteau. "François Hollande n'a jamais existé", élégante démonstration par l'absurde de notre ressenti (que je résume avec moins de verve par "social traître"), mais le mérite et la subtilité de cette approche c'est de ne même pas lui reconnaître cette vocation et par conséquent de le néantiser avec un mépris aérien. C'est lapidaire, sans appel... Pour ceux qui font régulièrement référence à l'héritage de Jaurès, je rappelle que certains meurent pour des idées alors que d'autres en sont les fossoyeurs...

    RépondreSupprimer